Pascal Marchal est le président de l'ASDMF, l'association Savon de Marseille de France et de la Savonnerie de l'Atlantique parlait le 17 février au micro de France Info. Pour mieux comprendre et garder notre objectivité, une visite dans le monde de l'industrie de la savonnerie et rencontrer des "Maître maîtres-savonniers nous sera utile.
Pascal Marchal is the president of the ASDMF, the Savon de Marseille association of France and the Savonnerie de l'Atlantique spoke on February 17 at the microphone of France Info. To better understand and keep our objectivity, a visit to the world of the soap industry and meet "master masters-soapers" will be useful.
La découverte d'un procédéUn peu d'histoire. Le savon de Marseille est une émanation du savon d'Alep (Syrie), fabriqué à base d'huile d'olive et de laurier. Après les croisades, le procédé traverse la Méditerranée et prend le nom de savon de Marseille au Moyen Age. Louis XIV en réglemente la fabrication, révolutionnée en 1791 par l'invention de la soude caustique. Le savon connaît son âge d'or au XIXe siècle. En 1783, un concours est organisé par l'Académie royale des sciences pour mettre au point la synthèse de la soude caustique, l'Hydoxyde de sodium pur. Le chimiste Nicolas Leblanc trouve la solution six ans plus tard, en donnant naissance au Savon de Marseille. "Le savon de Marseille va permettre d'obtenir au XIXe siècle un produit de qualité puisqu'il va permettre de purifier et de laver. Le grand développement, c'est aussi au milieu du XIXe siècle avec l'hygiène corporelle qui va se développer dans le monde entier", raconte Pascal Marchal. Au XXe siècle, l'invention de la machine à laver et lesproduits liquides mènent le savon à disparaître petit à petit. |
The discovery of a processA bit of history. Marseille soap is an emanation of Aleppo soap (Syria), made from olive oil and laurel. After the Crusades, the process crosses the Mediterranean and takes the name of Marseille soap in the Middle Ages. Louis XIV regulates its production, revolutionized in 1791 by the invention of caustic soda. The soap knows its golden age in the nineteenth century. In 1783, a competition was organized by the Royal Academy of Sciences to develop the synthesis of caustic soda, pure sodium hydroxide. The chemist Nicolas Leblanc finds the solution six years later, giving birth to Savon de Marseille. "The soap of Marseille will allow to obtain in the nineteenth century a quality product since it will allow to purify and wash.The great development is also in the middle of the nineteenth century with the personal hygiene that will develop around the world, "says Pascal Marchal. In the twentieth century, the invention of the washing machine and liquid products lead the soap to disappear gradually. |
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Comment le reconnaître?On appelle Savon de Marseille «le savon issu de la saponification, comprenez la transformation sous l'effet de la chaleur d'une huile végétale — normalement de l'huile d'olive (à 72 %) — avec de la soude caustique», résume Gérard Redziniak, expert scientifique en dermo-cosmétologie. Autrefois mélangée dans de grands chaudrons, la pâte de savon suit un long procédé d'une dizaine d'étapes qui nécessite une dizaine de jours de fabrication dans les règles de l'art. «Le savon de Marseille est donc avant tout un procédé et sa qualité dépend de celle des huiles végétales employées», souligne ce professionnel indépendant. Si, au XIVe siècle, ce savon était essentiellement à base de suif (gras du porc) et d'huile d'olive, celle-ci étant devenue chère, beaucoup de fabricants lui substituent aujourd'hui les huiles de palme, de colza et de coprah (de noix de coco, plus moussante), bien moins chères. «Encore faut-il que ces huiles soient de qualité, donc non oxydées, ce qui n'est pas toujours le cas... Il faudrait contraindre les fabricants à indiquer l'origine de leurs huiles végétales», souffle-t-il. Comment reconnaître alors un vrai savon de Marseille ? Vendu le plus souvent sous forme de cube, le savon de Marseille exclut tout colorant, conservateur ou parfum. Lisez bien sa composition et bannissez toute huile animale. «De même, si la liste des ingrédients est longue ou intègre des agents prévenant l'oxydation (de type Tétrasodium) notamment, passez votre chemin», raconte un fabricant sous couvert d'anonymat. Avec l'huile de palmiste, ces ingrédients signifient que votre savon provient en réalité de Malaisie. La contrefaçon ne vient pas de Chine comme beaucoup le pensent mais d'Asie du Sud-Est. «Leurs procédés chimiques de purification blanchissent le savon qui en sort souvent plus blanc que blanc, ce qui est un signe qui doit alerter le consommateur.» Enfin, un savon de Marseille doit rester accessible : de 5 € à 20 € le kilo, loin des 55 € à 100 € le kilo pratiqués par certaines savonneries qui surfent sur le succès de ce pain hypoallergénique et biodégradable qui, évincé par les détergents venus des Etats-Unis après la Seconde Guerre mondiale, connaît un véritable retour en grâce. |
How to recognize it?
If, in the fourteenth century, this soap was mainly made from tallow (pork fat) and olive oil, since it became expensive, many manufacturers now replace it with palm, rapeseed and copra (coconut, more foaming), much cheaper. "It is still necessary that these oils are of quality, therefore not oxidized, which is not always the case ... It would be necessary to force the manufacturers to indicate the origin of their vegetable oils", breathes it. How to recognize a real Marseille soap? Sold most often in the form of a cube, Marseille soap excludes all colors, preservatives or perfumes. Read his composition well and banish any animal oil. "Similarly, if the list of ingredients is long or incorporates agents preventing oxidation (tetrasodium type) including, go your way," says a manufacturer on condition of anonymity. With palm kernel oil, these ingredients mean that your soap actually comes from Malaysia. Counterfeiting does not come from China as many people think, but from Southeast Asia. "Their chemical purification processes whiten the soap that often comes out whiter than white, which is a sign that must alert the consumer." Finally, a Marseille soap must remain accessible: from € 5 to € 20 per kilo, far from 55 € to 100 € per kilo practiced by some soap factories that surf on the success of this hypoallergenic and biodegradable bread which, ousted by detergents coming from the United States after the Second World War, knows a real return in favor. |
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Le retour du savon de MarseilleDepuis quelques années, ce produit revient de plus en plus sur le marché. "Il y a une volonté d'aller vers un produit qui est plus respectueux de l'environnement, parce que c'est ub produit concentré. Le Savon de Marseille c'est 80% de matières actives. C'est un produit qui va durer plus longtemps, plus simple", explique Pascal marchal. Aujourd'hui, ce savon est tiraillé entre Nantes et Marseille. Certains considérent que pour avoir l'appellation "Savon de Marseille", il faut être localisé dans les Bouches du Rhône. Selon Pascal Marchal : "Le Savon de Marseille", serait un nom générique qui désigne un type de produit issu d'un procédé particulier sans origines géographiques". L'ASDMF espère donc obtenir gain de cause auprès de l'INPI. "Nous devons assurer et rassurer sur le fait que c'est l'appellation "procédé de fabrication" qui est la bonne pour le Savon de Marseille du 21e siècle", a conclu Pascal Marchal. Nous suivrons donc avec attention les débats et esperons qu'une décision proche pourra nous permettre de conclure cet article. |
The comeback of Marseille soapIn recent years, this product is back in favor on the market. "There is a desire to go towards a product that is more respectful of the environment, because it is a concentrated product.The Savon de Marseille is 80% of active ingredients. last longer, easier, "explains Pascal Marchal. Today, this soap is torn between Nantes and Marseille. Some consider that to have the name "Savon de Marseille", you have to be located in the Bouches du Rhône. According to Pascal Marchal: "Savon de Marseille", would be a generic name that designates a type of product resulting from a particular process without geographical origins. "The ASDMF hopes to win the case at the INPI. ensure and reassure the fact that it is the name "process of manufacture" which is the good one for the Savon de Marseille of the 21st century ", concluded Pascal Marchal. We will therefore closely follow the debates and hope that a decision in the near future will allow us to conclude this article.
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